dimanche 5 juillet 2009


Être un vase
un lac
un champ
un coup de vent
ou rien...
finalement

mais
être



sentir
le pinceau
la toile
du dedans
ou
du dehors

sentir
ressentir

le reste
n'est
que décor

16 décembre 2010












.


samedi 27 juin 2009

en mouvement


moi qui
ne me maquille
jamais
au grand jamais
et
suis
bien incapable
de masquer
ce qui
en moi
vit
j'ai aimé ce voyage
les pinceaux
les couleurs
de Caroline
et
bien-sûr
les clic-clac
de mon amie
Sandrine
avec une préférence
non feinte
pour
les clichés
pris sur le vif
que vous déroulerez ici

dimanche 21 juin 2009

gestes


précis
agréables
d'une ampleur variable

respirent


dansent
chantent
touchent
les cheveux

démêlés

tout comme mon premier bébé
né il y a dix-sept ans déjà
celui ou celle-ci
( je ne sais pas
et ne veux pas savoir )
aura une maman
aux longs cheveux

retrouvés

après
un long passage
de quatorze années
avec des cheveux courts

parce que
pas de temps
pour soi
pour s'occuper de soi
pour se coiffer
se voir
ou encore pour s'aimer

samedi 20 juin 2009

en avant


plein les mains
plein le corps
plein la peau
il s'en va
en avant
le dos
se creuse
terriblement
comment rester
en équilibre
malgré
ce mouvement
irrésistible?

vendredi 12 juin 2009

naissance


passer
par la tempête
qui secoue
roule
emporte
d'autant
mieux
que l'on ne fait
rien
qui puisse la troubler
pas de lumière
de mots
de questions
au coeur
de la chair
qui sait
ce qu'elle fait
les yeux fermés

jeudi 11 juin 2009

loin

maquillée de toutes parts
et
remplie d'un enfant
qui a tout envahi
et qui va se nicher
à l'air libre
bientôt

la voie est trop étroite
pour faire demi-tour

il va falloir aller
tout au bout
de l'histoire
de ce petit bébé

qui va passer de l'eau
à l'air

et puis chanter





coloration

les couleurs
transforment
modèlent
emmènent
vers
une sensation
rare

celle d'être
tout à la fois

toute autre
et
soi-même

dimanche 7 juin 2009

une étrange sensation


qui vous parcourt le dos
pendant la transition
qui va
du corps non maquillé
au corps coloré

les ailes


poussent un jour
mystérieusement
un joli chamboulement
tout à coup
elles sont
ou
plutôt
elles étaient là
depuis déjà longtemps
elles poussaient
en silence
elles remuaient parfois
à vous donner
l'envie de décoller
puis elles se refermaient
le temps n'y était pas
à présent elles s'ouvrent
et là
vous pouvez

samedi 6 juin 2009

centrée

être mère
d'enfants

ou

se porter
soi-même

se centrer
sur un point
très léger

un trou d'air
qui soit fait
de vent
et de lumière

penser à ce fil
qui nous tient
dans la vie

lever
la tête

dégager
l'essentiel

respirer
et descendre
dans les sensations

suspendue
entre deux

le haut
et
le bas

la tête
et
la chair

l'eau
et
l'air

l'ombre
et
la lumière

éveillée






lorsque la fatigue
semble tout emporter

se recentrer
penser
que
peut-être


il y a
aujourd'hui

une énergie
qui dort

et

la faire
gaiment circuler


et là
c'est un torrent
tantôt endormi
tantôt violent
à vous en mettre KO


chaque jour
est - en soi -
un petit accouchement





vendredi 29 mai 2009

temps

qui se dilue
doucement

telle la goutte
de maquillage
que le pinceau
lorsqu'on le rince
laisse dans l'eau

le temps
se goûte
lentement

se tend
et se détend

se sent

avance vite
s'arrête
semble reculer quelquefois

le maquillage
n'est pas
un long fleuve tranquille
une ligne
droite
au rythme immuable

il prend
des heures
il prend un jour

il laisse
quelques images

la douche
a vite fait
de le diluer tout à fait

lorsque vient le temps
de quitter le studio



les photos
tirent
simplement
un peu plus
en longueur

le temps
de ce jour-là

jusqu'à un autre jour
de maquillage
peut-être...

samedi 23 mai 2009

être là



sans rien faire
sans forcément comprendre
ou aimer
recevoir
les couleurs
que Caroline pose
elle a la carte blanche

mercredi 20 mai 2009

grandir


faire grandir un bébé
ou grandir soi-même
c'est la même chose
recoller
remodeler
une vie
se reprendre en mains
quand on était restée
au bord d'un chemin
redigérer des choses
et grandir
toujours
la couleur de ce jour
ouvre des perspectives
qu'il reste à explorer

lundi 18 mai 2009

taches


ajouter
lentement
une cellule
à l'autre
les voir
se multiplier
au carré
ou sentir ce pinceau
faire un à plat
sur ma peau
c'est une même histoire
qui s'écrit
et grandit
en silence
et prend du volume
petit à petit
elle tache un peu
mais elle en vaut la peine
oui

samedi 16 mai 2009

avant la sortie du tunnel


je suis un wagon restaurant
chauffant
berçant
parlant
quelquefois chantant
un jaccuzzi
(sans bulles)
un hamac
une nacelle à pattes
je contiens
je tiens
et je masse
tout le temps

un numéro


huit
nombre complet
infini
huit
ça suffit ?
je n'ai pas de limites
que celles que l'on me donne
en la matière
et je suis
facilement tentée
à ce sujet
pourtant
pourtant
mon énergie
s'est faite rare
récemment
cette grossesse
est plus fatigante
fatiguée
je suis
davantage
que pour les précédentes
pourtant
ce sera
évident
6 mois plus tard
ce n'est pas mon bébé dans moi
qui m'épuise comme cela
c'est autre chose
qui m'use
et que je dois soigner
régler
réajuster
lentement
pour vivre

rondeurs


rien ne sert
de tourner
en rond
tout avance
et une grossesse
c'est vite
complété
abouti
bien rempli
c'est énorme
tout petit
c'est sans mesure commune
avec la vie
un événement
hors du temps
qui pourtant
s'y inscrit
par de folles rondeurs
qui défient
la raison
la peur
l'entendement

être mangée


pendant combien d'années encore
serai-je mangée

de l'intérieur
autant que de l'extérieur ?

avant d'être mère
j'ignorais
totalement

que je fus à ce point
comestible
appétissante
délicieuse même

que l'on me dirait
" ça sent le bon lait de maman
quand tu reviens
à la maison ! "

du dedans
du dehors
on me mange
sans cesse

que c'est bon
d'être dévorée
par des petites bouches

aidées
par des petites mains
qui saisissent
et s'agrippent à mes seins

les pétrissent
sans frein
s'entraînent au modelage

d'enfant en enfant
d'année en année
mes formes varient

et je goûte
imperturbable
le plaisir d'être mangée

jeudi 14 mai 2009

flou


à 8 mois
les choses
sont floues
cela prend forme
sans avoir de visage
sans connaître le genre
de ce bébé-là
parce que cela viendra
bien assez tôt
il est indéfini
il est là
c'est l'attente
autant faire la fête

mercredi 13 mai 2009

de la métamorphose



les formes
sont abstraites
pour peu qu'on y regarde
et se mêlent
peu à peu
pour donner
le meilleur
d'elles-mêmes
une boule
d'énergie
et de feu
diffuse
qui balance
avance
et se consume
tout doucement
au rythme
du pinceau

dimanche 10 mai 2009

fête

( aujourd'hui, pas d'image
mais
juste quelques mots
parce que je suis loin

et que je souhaite
écrire ici
ce matin )

ce jour-là
était une fête
pleine de lumière
de couleurs
de sons
comme jamais

de temps
long
interminable
et doux

à laisser
Caroline
faire son oeuvre
à son rythme

à lui laisser le temps
dont elle avait besoin
qui n'était pas le mien

mais
il faut bien cela
pour s'accorder
et se lancer
dans cette entreprise
loufdingue

que constitue
le maquillage
de la moitié d'un corps
qui en abrite un autre

ce qui offre déjà
belle matière
à déjante
en soi

mardi 5 mai 2009

absence


en studio
calfeutré
avec des touches de couleur
se dessine
une image édulcorée
de ce qui n'est
qu'un banal tremblement de terre
intérieur
à venir
à vous laisser KO
pendant des heures
avant
après
on ne sait pas
l'attente
la joie
les questions
les peurs
se mêlent
en une explosion
dont l'onde de choc
alourdit le corps
à ne plus savoir
grand chose
à part qu'on est là
et qu'on ne recule pas

dimanche 3 mai 2009

avec ou sans ?


le rond n'a plus
rien à voir
avec lui-même
dès lors
que la couleur
élit
domicile
en lui

au crayon


je ne vois pas très bien
je sens
sur ma peau
le crayon
de Caroline
qui trace des ronds
je n'avais pas imaginé
qu'elle tracerait
les formes
avant de les peindre
le support
est particulier
les volumes changent
suivant la position
je dois être droite
pour qu'elle dessine
ces ronds
bulles bulles bulles
qui s'entrecroisent
et devraient
- c'est à espérer -
entrer
en une conversation
qui se tienne

mercredi 29 avril 2009

des mailles et des mains


chaque pièce
chaque maille
chaque bulle
cellule
fait sa part
et compose
avec d'autres
l'ensemble
les mains
font le travail

mardi 28 avril 2009

confiance


le contraste
est moins brut
que sur l'original
et
j'ai du mal
un vent de panique m'envahit
à midi
j'attends
de la force
quelques heures encore
à prendre
sans recul
les touches du pinceau
je trépigne
immobile
il me faut attendre
croire
faire confiance

" V "


j'apprécie
la douceur
cette lenteur
au poil
et
je me laisse bercer
être une toile
vivante
cela s'apprend sur le tas
quel mot !
pour parler
de ce que l'on vit
et apprend
chaque jour ...
un bain dans le direct
sans tourner autour
en circonvolutions
que sont les mots
à côté
d'une expérience ?
mon corps s'est fait bulle
les bulles
ces cellules
le recouvrent
c'était là mon désir
car mon enfant pétille
j'ai tant de plaisir à ce que cela se voie !
quel cauchemar
ce souvenir
d'une vendeuse
de robes
qui avait voulu
m'en vendre
une blanche
pour cacher
ce qui poussait en moi
tandis que
je souhaitais
tellement
que cela se voie !
je poussais en avant
mon trésor
mon enfant
comme on brandit un "V"
quand
(on croit que)
la guerre est finie

lundi 27 avril 2009

comment


Caroline
peint

l'enveloppe

qu'anime mon enfant

commencer




par où ?
par quoi ?
comment ?


non
il ne les faut pas toutes
juste quelques unes
choisies
une à une

ne pas en faire trop
mais juste
ce qu'il faut

pour que danse
en équilibre
le pinceau

prendre



un pinceau
parmi
tous ceux-là

pour ce moment-là
et pas
pour un autre

dimanche 26 avril 2009

couleur




parce que
je ne peux
concevoir
la vie
sans
elle

bien menée


c'est la danse
sur moi
et
sur l'enfant en moi
j'ignore encore
où elle me mènera
nous prenons un chemin
dont nous avons parlé
il nous est inconnu
vivant
quelque part
à la croisée
de mon désir
et
de la main de Caroline


une fée parle


petite main
pinceau
parle
à mon enfant
avec des doigts de fée

samedi 25 avril 2009

improbable














et éphémère
que cette rencontre

de mon ventre
rond

avec une adaptation
d'un Kandinsky
rond également


improbable
oui

plus probable
tout de même
qu'une rencontre
avec un Mondrian


il me fallait
des formes
qui parlent
doucement

sûrement

de ce bébé
qui s'était niché là
discrètement

un improbable enfant
que je n'aurais pas
fait exprès

et
dont j'annonçai la présence
à son père

en rentrant
à la maison
avec un sourire
irrépressible

mon cher gynécologue hollandais
m'avait dit
en regardant l'écran
de sa voix douce et lente
" la voilà, l'explication "

cueillie
par une farceuse

je me retrouvai
à préparer un nid
pour un petit

et ce nid
- mon ventre -
eut sa journée en couleurs

inspirée par un Kandinsky

envie





de ronds
qui s'entrecroisent

de couleurs
qui tranchent
se fondent


sans rien connaître
au maquillage
ou à ses impératifs




j'ai feuilleté
mon livre de chevet

celui qui dort
près de moi
depuis plus de vingt ans

à côté
de Frank Lloyd Wright


j'avais faim de couleurs
qui soient là
pour ce qu'elles sont
simplement
sans qu'on leur demande
de décrire des choses absentes
puisqu'elles
- les couleurs -
sont là
tellement présentes
elles sont ce qu'elles sont
et cela me comble