mercredi 29 avril 2009

des mailles et des mains


chaque pièce
chaque maille
chaque bulle
cellule
fait sa part
et compose
avec d'autres
l'ensemble
les mains
font le travail

mardi 28 avril 2009

confiance


le contraste
est moins brut
que sur l'original
et
j'ai du mal
un vent de panique m'envahit
à midi
j'attends
de la force
quelques heures encore
à prendre
sans recul
les touches du pinceau
je trépigne
immobile
il me faut attendre
croire
faire confiance

" V "


j'apprécie
la douceur
cette lenteur
au poil
et
je me laisse bercer
être une toile
vivante
cela s'apprend sur le tas
quel mot !
pour parler
de ce que l'on vit
et apprend
chaque jour ...
un bain dans le direct
sans tourner autour
en circonvolutions
que sont les mots
à côté
d'une expérience ?
mon corps s'est fait bulle
les bulles
ces cellules
le recouvrent
c'était là mon désir
car mon enfant pétille
j'ai tant de plaisir à ce que cela se voie !
quel cauchemar
ce souvenir
d'une vendeuse
de robes
qui avait voulu
m'en vendre
une blanche
pour cacher
ce qui poussait en moi
tandis que
je souhaitais
tellement
que cela se voie !
je poussais en avant
mon trésor
mon enfant
comme on brandit un "V"
quand
(on croit que)
la guerre est finie

lundi 27 avril 2009

comment


Caroline
peint

l'enveloppe

qu'anime mon enfant

commencer




par où ?
par quoi ?
comment ?


non
il ne les faut pas toutes
juste quelques unes
choisies
une à une

ne pas en faire trop
mais juste
ce qu'il faut

pour que danse
en équilibre
le pinceau

prendre



un pinceau
parmi
tous ceux-là

pour ce moment-là
et pas
pour un autre

dimanche 26 avril 2009

couleur




parce que
je ne peux
concevoir
la vie
sans
elle

bien menée


c'est la danse
sur moi
et
sur l'enfant en moi
j'ignore encore
où elle me mènera
nous prenons un chemin
dont nous avons parlé
il nous est inconnu
vivant
quelque part
à la croisée
de mon désir
et
de la main de Caroline


une fée parle


petite main
pinceau
parle
à mon enfant
avec des doigts de fée

samedi 25 avril 2009

improbable














et éphémère
que cette rencontre

de mon ventre
rond

avec une adaptation
d'un Kandinsky
rond également


improbable
oui

plus probable
tout de même
qu'une rencontre
avec un Mondrian


il me fallait
des formes
qui parlent
doucement

sûrement

de ce bébé
qui s'était niché là
discrètement

un improbable enfant
que je n'aurais pas
fait exprès

et
dont j'annonçai la présence
à son père

en rentrant
à la maison
avec un sourire
irrépressible

mon cher gynécologue hollandais
m'avait dit
en regardant l'écran
de sa voix douce et lente
" la voilà, l'explication "

cueillie
par une farceuse

je me retrouvai
à préparer un nid
pour un petit

et ce nid
- mon ventre -
eut sa journée en couleurs

inspirée par un Kandinsky

envie





de ronds
qui s'entrecroisent

de couleurs
qui tranchent
se fondent


sans rien connaître
au maquillage
ou à ses impératifs




j'ai feuilleté
mon livre de chevet

celui qui dort
près de moi
depuis plus de vingt ans

à côté
de Frank Lloyd Wright


j'avais faim de couleurs
qui soient là
pour ce qu'elles sont
simplement
sans qu'on leur demande
de décrire des choses absentes
puisqu'elles
- les couleurs -
sont là
tellement présentes
elles sont ce qu'elles sont
et cela me comble

être un vase









" Notre âme a une fêlure et sonne, lorsqu'on parvient à l'atteindre, comme un vase précieux que l'on aurait retrouvé, fêlé, dans les profondeurs de la terre. "


Kandinsky,

Du spirituel dans l'art

et dans la peinture en particulier,

folio, p. 53.























Je songe

à une femme





qui me dit un jour



qu'un grand spécialiste

l'avait reçue

en consultation


alors qu'elle était enceinte.






Elle espérait beaucoup de lui.



Il la salua,

alors qu'elle s'en allait,

d'un


"vous êtes un vase sacré".






Voilà des mots que je n'ai pas entendus

lorsque j'attendais mes enfants.




Je les passe

aux femmes

qui voudront les prendre



pour elles


et aux hommes



qui voudront


les offrir

aux femmes.

vendredi 24 avril 2009

Aujourd'hui n'est pas un 8







mais peu importe

le 8 est infini
et fini
à la fois

j'ouvre ici une toile
pour quelques photos
où ma peau
et ma chair
ont servi de toile
à Caroline Tréfois

un jour

un 27 août 2008
à 8 mois de grossesse

je me suis laissée
peindre

et

Sandrine Fraikin
a pris quelques photos

à présent
que Lucie
ce huitième bébé
né de moi
a 6 mois

je me propose d'écrire
discrètement
du bout des doigts
autour
de ces moments-là